Cette année-là, la lumière du printemps
tomba sur ta dernière toile.
L’orange rougeoyante, brûlante comme la lave,
et le vert, vaste comme les prairies,
tremblaient, mais sans aucun écho.
Les couleurs devinrent un fleuve silencieux,
le temps y dérivait doucement.
Tu ne traçais plus de contours,
laissant seulement ton souffle
et la chaleur tapie au fond du cœur.
Au bout des couleurs en feu,
c’est un ciel étoilé lointain que tu ne peux voir.
D’un dernier trait,
tu t’es offert à la lumière infinie.
Au bout des couleurs en feu,
le vert et le rouge s’enlacent à voix basse,
comme la mémoire et le rêve,
se fondant lentement en une même houle.
Nul ne saurait dire clairement
si ces couleurs sont l’aube ou le crépuscule.
On sait seulement —
qu’elles sont la température de ton âme,
s’éteignant une dernière fois
en lumière et en ombre sur la toile.
Au bout des couleurs en feu,
c’est un ciel étoilé lointain que tu ne peux voir.
D’un dernier trait,
tu t’es offert à la lumière infinie.
Au bout des couleurs en feu,
le vert et le rouge s’enlacent à voix basse,
comme la mémoire et le rêve,
se fondant lentement en une même houle.
Tu as posé le pinceau,
mais tu as laissé ton regard éternel.
Nous continuerons de contempler
comment ces couleurs
s’étendent vers un paysage sans limites.